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Certification Plante Bleue (4/7) : précieuses calories...

Le quatrième volet de la série consacrée à la certification Plante Bleue aborde la thématique de l'énergie pour les cultures sous abris chauffés.

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L'agriculture contribue à hauteur de 21 % aux émissions françaises de gaz à effet de serre, dont 2 % sont liés à la consommation d'énergie (Citepa, 2010). Le recours aux ressources fossiles (charbon, pétrole, gaz naturel...) comme source d'énergie est à l'origine d'émissions directes de gaz à effet de serre lors de leur combustion, mais aussi d'émissions indirectes si l'on tient compte des phases d'extraction et de transport de celles-ci. Ces quantités émises varient selon l'énergie fossile utilisée.

1 DU CHAUFFAGE DES SERRES À L'EFFET DE SERRE

Concernant l'horticulture ornementale, la répartition des énergies utilisées pour le chauffage des serres montre une forte dépendance du secteur aux ressources fossiles et donc aux fluctuations des prix. On observe en effet près de la moitié des surfaces chauffées au gaz naturel, 20 % au propane (un dérivé du pétrole et/ou du gaz naturel), 20 % au fioul domestique et un peu moins de 10 % au fioul lourd (Ademe, 2007). Il est indéniable tant du point de vue environnemental qu'économique que les entreprises évoluent vers une utilisation de plus en plus rationnelle de l'énergie dans les serres.

2 NIVEAU I : LE DIAGNOSTIC ENVIRONNEMENTAL

Concernant le volet énergie, le diagnostic environnemental, premier niveau de la certification Plante Bleue, offre la possibilité d'une visualisation des résultats pour chaque abri et pour l'entreprise dans sa globalité ; un niveau de détail qui permet de mettre en exergue points forts et points faibles. Ainsi, à une première échelle, les différents abris sont décrits à l'aide d'une dizaine de critères : source d'énergie, système de production de chaleur (chaudière, cogénération...), type d'abri (serre verre, double paroi gonflable, tunnel...), température de consigne, gestion climatique, mode d'apport de la chaleur (air pulsé, eau chaude...), équipements d'économie d'énergie (écrans thermiques, isolation des parois...), etc. À l'échelle de l'entreprise, la gestion du poste énergie est abordée. Elle concerne, par exemple, l'entretien des équipements (brûleurs des chaudières, calorifugation...) ou encore le suivi des consommations énergétiques.

Deux indicateurs sont prépondérants pour diagnostiquer le volet énergie. Premier indicateur, l'impact environnemental est évalué à partir de la source d'énergie (émissions de gaz à effet de serre) et du système de production de chaleur (rendement énergétique). Deuxième indicateur : dès lors que des équipements d'économie d'énergie sont présents, des points sont attribués proportionnellement aux gains qu'ils permettent.

3 NIVEAU II : LE RÉFÉRENTIEL TECHNIQUE NATIONAL

Dans la logique du référentiel technique, le volet énergie se compose de quatre parties : introduction, aides à la décision, moyens mis en oeuvre et suivi des consommations.

La première partie permet d'évoquer les pratiques qui ne font pas forcément l'objet d'exigences mais qui présentent cependant un intérêt environnemental. Par exemple, des itinéraires techniques moins énergivores (par l'optimisation des cycles de culture ou l'intégration des températures), qui ne peuvent être évoqués qu'au cas par cas, sont à mettre en avant au cours de l'audit de certification.

Dans le cadre des aides à la décision, si la présence d'une gestion climatique (par ordinateur ou boîtiers climatiques, à l'aide de thermostats), adaptée aux températures de consigne s'impose d'elle-même, une attention particulière est portée à l'entretien de ce matériel et tout particulièrement aux appareils de mesure (sondes de température, d'humidité...).

Concernant les moyens mis en oeuvre, le référentiel s'appuie ici sur la Circulaire serre et sur la liste des investissements éligibles et pouvant prétendre à une bonification des taux d'aides. Dernier point de ce volet, le suivi des consommations (chauffage, éclairage photosynthétique...) est à réaliser pour chaque type d'énergie utilisée.

4 L'ÉNERGIE POUR LA HAUTE VALEUR ENVIRONNEMENTALE

La certification Plante Bleue a été construite spécifiquement pour le secteur horticole. Son niveau 2 équivaut au niveau 2 de la certification environnementale agricole (issue du Grenelle de l'environnement). Le chapitre énergie fait partie des spécificités qui ont été ajoutées à la certification horticole. Il ne figure pas dans la démarche agricole. Le futur niveau 3 de Plante Bleue, correspondant au niveau 3 de la certification agricole « Haute valeur environnementale », devra comporter ce volet énergie, mais les indicateurs restent à construire.

Romain Manceau (2)

(1) Les documents relatifs au diagnostic et au référentiel sont disponibles sur www.valhor.com, dans la rubrique Qualité & Certification. Plus d'informations par mail : plantebleue@valhor.fr (2) Astredhor, romain.manceau@astredhor.fr

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